« Nuit du jazz à Tours » – 20/01/82

Avec : Gyf’s, Christian Vienot Sextet, Transfuges, Alain Wilsh Quartet, 2 Fois 6, Marc Robert Trio, Philippe Rageot Quartet, Jean-Marie Ribis Quartet et Brûleurs de Fraises.

+ Salle des Tanneurs (Thélème) au 3, rue des tanneurs à Tours (37000)

Organisation : Jazz à Tours

« Procès des 21 antimilitaristes » – 16/01/82

Tours (37)

JUSTICE
Vingt et un inculpés antimilitaristes en procès aujourd’hui
On nous communique : « Le 11 novembre 1980, 16 antimilitaristes manifestèrent leur hostilité à la présence de l’armée lors de la commémoration de l’armistice, en appelant à une lutte globale antimilitariste. Le 10 janvier 1981, 5 antimilitaristes investissent le consulat des Pays-Bas pour attirer l’opinion tourangelle sur le sort des objecteurs de conscience OP 20 (objection collective). Ces 21 inculpés appellent les réfractaires à l’armée, les pacifistes et les défenseurs des libertés et des droits de l’homme, à manifester leur soutien, lors de leur procès, aujourd’hui jeudi 14 janvier 1982 au Palais de justice de Tours, à 16 h.

Nouvelle république du 14/01/1982

20/12/81 – Raticide

+ Le Baldakan, « Champlong » à Rochecorbon (37)

« Raticide » en chair et en os: ils sont rock, coco !
« C’est pas tous les jours qu’on décolle. Dans un groupe de rock’n’roll… » : sur la petite scène du Baldakan, une boîte ouverte depuis un an en rase campagne à Rochecorbon, ancien hangar retapé par trois frangins et qui fait dans la bière et les punchs d’une part, le rock et la new-wave de l’autre, Kid Back et Chipo, les deux chanteurs de « Raticide », balancent à trente personnes trop tranquilles leurs couplets mi-rageurs mi-goguenards. « Je changerais de look. Pour plaire aux ploucs… ». Heureusement, ils ne sont pas venus.
Le public maigrelet et silencieux regarde, un peu figé, le grand rouquin et le petit brun faire devant eux leur (bon) cinéma : chemises cow-boy rouges à rayures noires, lavallières comme en portait Roy Rodgers, ondulations provocantes, sauts de cabri du plus petit, Chipo, boule de nerfs amusante à suivre des yeux. Dans la pénombre de la scène, Backer à la guitare, Ric à la basse et Joe à la batterie assurent un maximum. « Rock corrosif », annonçaient les affiches.
Sans aller jusqu’à attribuer à « Raticide » les vertus les plus décapantes, disons que le punch est loin de leur faire défaut. Leur « 37° étage » sonne comme un vieux « Chats Sauvages », leur adaptation du « Manège » de Piaf a de quoi tourner bien des têtes. Du rock hoquetant à souhait, craché à la figure du public avec une santé réjouissante.
Kid Back et ses hommes, installés dans les Deux-Sèvres depuis un an et demi, font partie de cette nébuleuse de groupes qui, dans la foulée des pionniers, casse-cou au début, vedettes aujourd’hui, tentent de survivre dans la jungle du rock tricolore. Pas évident de faire son trou : on est enseignant à « Raticide ».
Pour tuer le temps et rêver qu’on troque définitivement les fringues du prof sympa et progressiste contre la dégaine du rocker fou.
« Raticide », devant la salle du Baldakan, ne s’affole pas. Les cinq ont l’habitude des publics clairsemés, rencontrés au hasard des quelques contrats signés ici et là. Un 45 tours auto-produit (avec « Tire-toi » et « Manège »), enregistré à Tours chez un ami, mixé à Cholet ; une critique gentille de « Manoeuvre », de « Rock et Folk »; des coups d’œil du côté des radios libres ; une manière agréable et intelligente de ne pas se prendre au sérieux en espérant quand même: « Raticide » ne croit pas au Père Noël et tant mieux. Mais quand des gens un peu « fêlés » comme l’équipe du Baldakan (il faut le faire, d’ouvrir à Rochecorbon un endroit semblable et de parier sur la venue d’un public) leur ouvrent leurs portes, il serait stupide de refuser.
Alors ils sont là ce dimanche glacé de décembre. Dans un mois et demi, le 31 janvier exactement, ce sera au tour de « Myckenstein », un groupe nantais. Les rockabillystes et les autres pourraient bien faire le déplacement. C’est pas tous les jours dans la région tourangelle… « Que l’on décolle, dans un groupe de rock’n’roll… ».
Pierre IMBERT.
NOTRE PHOTO (G. Proust) : « Raticide » comme si vous y aviez été…