06/10/81 – Cure (UK)

+ Salle des Tanneurs (Thélème) au 3, rue des tanneurs à Tours (37000)

Organisation : Castafiore productions / S.O.S.

40 frs

THE CURE :
« Au-delà du rock »
La guerre des punks et des babacool n’a pas eu lieu : ni les uns, ni les autres ne se sont vraiment reconnus dans ce trio surprenant aux limites du punk, du rock et de la new wave.
Robert Smith, le chanteur-musicien, Lol Tolhurst, le batteur, et Simon Gallup, le bassiste, nous ont donné mardi soir, à la salle des Tanneurs, un condensé de leur histoire. Si les morceaux première manière, très rock, sont encore nombreux, ils s’effacent devant une musique beaucoup plus lente et sobre, porteuse du son Cure. Les spectateurs venus pour se trémousser auront raté leur transe, ceux qui comptaient planer n’auront pas volé bien haut. On ne consomme pas « The Cure », on
l’écoute. Non pour un quelconque message. Robert Smith précise : « Nous ne sommes pas un groupe à message », mais pour l’émotion qu’il cherche à transmettre, « « « un peu d’espoir et beaucoup de désespoir », comme le résumé lé chanteur du
groupe.
Les trois de « Cure » ont 22 ans, ou à peu près. Leur musique, sombre et grave, née il y a trois ans, est pour eux à l’image de la décennie. Sans fioritures, excepté quelques fantaisies synthétiques ressemblant étrangement au chant de l’orgue, avec un
éventail de sonorités pas très riche, ils ont voulu emmener le public tourangeau
« au-delà du rock », selon leur propre expression, dans un monde parfois angoissant, un son austère, inclassable. Ni rock, ni new wave, encore moins cold wave, « The Cure » ignore les catégories. On a dit d’eux qu’ils sont froids ; ils le reconnaissent. Froids parce que mal compris, les musiciens de « Cure » n’ont pas réussi à se créer
un public. Rien d’étonnant à ce que, mardi soir, ils jouaient plus pour eux-mêmes que pour la salle.
C.I. La Nouvelle République du 08/10/1981