– « L’aventure Punk »

Claude Lévêque
"L'aventure Punk" est une fiction sur fond de naissance du punk, réalisé par Patrick Métais et Anne-Marie Fournier entre 1977 et 1978, à Tours. On retrouve Claude Lévêque dans le rôle du chanteur (fortement inspiré par Iggy Pop) mais aussi les groupes Bijou, Little Bob et Starshooter filmés lors de leurs passages à Tours. Le tournage a eu lieu aux entrepôts désaffectés des "Docks de France". Les concerts ont été organisés par Tom en 1977 pour Bijou et Little Bob, et 1978 pour Starshooter. En 1981 Patrick Métais s'associera à Tom et Michel Embareck (journaliste à Best) pour réaliser la compilation "Bande de France volume 1" (33t vinyl tiré à 1000 exemplaires).

« 

– Important

Orléans (45) // 1978 – 1979

  • : Benoit « Camille » Bartoletti : Basse/chant, Philippe Générali (alias Gégène : batterie) Laurent Claisse/Caroll Claisse : Guitare

Important : Groupe fondateur qui a débuté en 1978 (voire fin 77). Important a splitté fin 79 quand Laurent Claisse est parti sur Paris. Camille et Gégène forment alors les Civils avec Gérard Daufin à la basse, Camille devenant alors guitariste et accompagné de Jean-Pierre Triquet, harmoniciste de grand talent, membre fondateur de La Souris Déglinguée. Prévus pour assurer la première partie des Dogs au Baron le 10 janvier 80, Camille refile le plan à son pote Laurent et à son groupe « Alerte », les Civils n’étant pas encore prêts.
« J’me rappelle, j’étais en terminale, j’avais 17 ans et pas de permis. On étaient super excités car fans des Dogs, alors faire leur 1ere partie !
On a séché les cours et un pote plus âgé nous a amenés avec notre matos de Rambouillet à Orléans. »
Pas d’autres infos sur Important (pour l’instant) si ce n’est qu’ils ont enregistré une démo en 1979 avec 4/5 titres dont Adèle II, dans une version supérieure (selon Laurent) de celle des Civils Radio.

Laurent Boegler

– Hémorroïde

Orléans (45) // 1978 – 1980 // Punk-rock

  • : Patrice Riff (guitare), Philippe Furet (guitare), Georges Asselineau « p’tit Jojo » – Chant (Magixmen, Meb),M’tito – Basse, Terrache – Synthé, Toto – Batterie

Hémorroïde : Un problème pour beaucoup, mais aussi un groupe orléanais en 1979. Line-up : Philippe Furet (guitare) Georges Asselineau (chant), M’tito (basse) Terrache (synthé) et Toto (batterie). Les 3 derniers n’ont pas continué dans la musique, par contre, Phil, après un court passage dans Reich Orgasm fondera Minitrip puis Phil Trip. Quant à Georges, dit P’tit Jojo, il sera 15 ans plus tard le premier chanteur des Magixmen, (futurs MEB) avec Monseigneur (guitare, ex Prospectors), Moun (basse) et Sam (batterie). Hémorroïde a entre partagé l’affiche au Théâtre d’Orléans avec Important, futurs Civils Radio.

Philippe Furet

– Reich Orgasm

Orléans (45) // Janvier 1978 – 1985 // Punk-rock

  • 1978 : José (chant), Eric Mazout (guitare), Serge Mirador (basse), Vandem (batterie).
  • 1980 : José (chant), Patrice Riff (guitare), Eric Mazout (basse), Vandem (batterie).
  • 1982 : José (chant), Patrice Riff (guitare), Fabien (basse), Vandem (batterie).

C’est sur la charogne des Sex Pistols que se forme Reich Orgasm au début de l’année 1978 sous l’impulsion d’Eric Mazout.  Le groupe fait ses premiers faits d’armes avec des performances chaotiques plus que des concerts.
En I979 ils consternent le public orléanais en leur infligeant un concert plus axé sur la violence des textes que sur la conception intellectuelle d’une musique rétrograde.
En I98O C’est avec l’arrivée de Riff tout droit sorti d’Hémorroïde (poésie…) que le groupe va vraiment commencer à composer. L’émergence d’un nouveau public favorise la reconnaissance de leur style, notamment dans une série de concerts dont certains sont restés dans les annales (théâtre d’Orléans avec Hémorroïde, au Mille Club, à Vierzon, à la FAC d’Orléans et pour finir l’année dans le garage des parents de Riff avec Extranase (futur Komintern Sect)).
Premier enregistrement pour une démo comprenant les titres : Ethylique, Fiancée, Né pour baiser et Salope.
En 81 après une période d’interrogation et de refus de la new wave variété, ils repartent de plus belle avec des concerts au côté des Komintern Sect & Radiation (futur Kidnap). Devant le néant des labels punk, l’idée de se prendre en main commence à germer.
1982 aurait pu marquer la fin du groupe avec le service militaire pour trois d’entre eux. Mais au contraire c’est l’année du sacre avec pour commencer l’enregistrement au studio « L’Oreille Cassée » de quatre titres (dont « Si j’avais un marteau » qui reste aujourd’hui inédit) puis le « Rock d’Orléans » à la salle du Baron.  A cette occasion un clip sera réalisé par FR3 sur le titre Ethylique au bar Le Germinal (repaire de toute la faune orléanaise) suivi du « Orléans Punk » à  Olivet « Ils ne sont pas nombreux mais ils cassent comme beaucoup ». Même le départ d’Eric Mazout immédiatement remplacé par Fabien ne devait plus les arrêter. Festival punk à Blois et enfin sortie de la première réalisation de Chaos Productions « Apocalypse chaos » (avec Komintern Sect, Kidnap et No Pub).
Et ce fut 1983, année ponctuée par « Salope » sur « Chaos en France – volume 1 ».
Le peu d’entrain des organisateurs de concert effrayés par leur réputation de « groupe à problème », conduit la formation à se contenter d’exister uniquement par leurs nouvelles compositions et l’enregistrement au studio WW de ce qui allait donner l’unique album du groupe.
1984 c’est l’année de la consécration avec la sortie de l’album sur Chaos Productions, des concerts au centre Léo Lagrange, au « Zig-Zag » (avec les Barracudas), à la salle Dupré à Blois (Ripost) et à Loudéac (avec les Collabos), mais aussi la compilation « Chaos en France – Volume 2 » et pour finir
l’année en couille le bien nommé « Chaos festival » qui fut à la fois la consécration du label orléanais et son épitaphe. Le groupe se retrouve en décalage complet avec une partie du public, il décide de se séparer. C’est la fin d’une période.
1985, une apparition sur la dernière compilation « Chaos in Europe » avec le titre « Supporter ». Lors de l’enregistrement au studio W.W, le groupe rend son dernier souffle.
Euthanasie

« La boîte à chansons » – 25/11/77

Rives du Cher (37)

Avec : Patrick Couton, Odile Lamouche, Gérard Pierron, Philippe Meheut, Jonathan, Claude Declercq, Pierre Champion, Bernard et Sylvie Poulelaouen, François Imbert, Jean-François Groussin et Jacky Bouchard
Organisation : 
Tarifs : 10 frs

« L’association des musiciens et artistes de Touraine présente »

Compilation double LP (Disques Barrier – 11 001) 1977

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« Festival » – 17/07/77

Avec : The Clash, The Saints, Cherry Vanilla, The Slits, Tom Robinson Band, Subway Sect, Stinky Toys, Snatch et Shag Nasty

Rag Market à Londres (Angleterre)

STINKY TOYS : Elli Medeiros (chant), Bruno Carone (guitare), Jacno (guitare), Albin Deriat (basse), Hervé Zénouda (batterie)

30/06/77 – Stinky Toys

Mariage de Loulou de la Falaise l’île des Lilas au Bois de Boulogne (75016)

Jeudi 30 : le mois se termine "en beauté par la fête pour le mariage de Loulou de la Falaise et de Thadée Klossowski. La tenue de soirée est exigée, d’où la chasse aux smokings pour les garçons et aux robes longues pour les filles. Loulou a une tiare représentant un croissant de lune incrusté de pierres du Rhin et une robe mauve. Il y a Marina Schiano, Paloma Picasso, Bianca Jagger, accompagnée de Joël Le Bon, la princesse Minnie de Beauvau-Craon, Yves Adrien, Tan Giudicelli, Yves Saint-Laurent, Kenzo. Pour arriver sur l’île des Lilas au bois de Boulogne, il faut emprunter un canot à moteur débordant de fleurs. Les Stinky Toys donnent un concert très haut en couleurs. Ils ont bu pas mal de champagne mais ils n’en jouent que mieux. I1 y a Nico qui parle à Ewa Rudling, Philippe Garrel, Edwige en robe longue noire lui découvrant le dos, Fury et Aphrodisia, Isabelle Goldsmith, Karl Lagerfeld, etc. Tout le monde danse jusqu’à 5 heures du matin. On sert du café et les taxis attendent pour regagner Paris. Comme chaque matin, le soleil luit, comme chaque matin, il faut se coucher. Quelle agréable soirée !

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

STINKY TOYS : Elli Medeiros (chant), Bruno Carone (guitare), Jacno (guitare), Albin Deriat (basse), Hervé Zénouda (batterie).

OLIVENSTEIN A PEUR DES PUNKS

Dimanche soir: les jeunes et la drogue sur TF1
OLIVENSTEIN A PEUR DES PUNKS

Dimanche soir. TF1. 22 h 05. Sur le petit écran, vient d’apparaître la silhouette de Jean-Louis Servan Schreiber, animateur de « questionnaire ». Son invité du jour : le docteur Claude Olivenstein. Thème de l'émission : au cas où vous ne l’auriez pas deviné, « Les jeunes et la drogue ».

Guest star d'un soir, le docteur Olivenstein se présenta comme étant le « haut-parleur » des toxicomanes. Un « haut-parleur » qui, dès le début de l'émission, expliqua à son interlocuteur et aux téléspectateurs qu'il « ne pourrait répondre que de manière ambigüe et contradictoire », Qu'il « était un bourgeois libéral humaniste » et surtout, qu'en aucun cas la répression ne règlerait quoique ce soit, qu'il fallait avant tout se garder de simplifier, éviter que les parents ne se transforment en policiers dans la mesure où justement le conflit des générations, le silence qui s'établit dans les familles : sont les « marche pied » de la drogue. L'éternelle rengaine qui présente la drogue comme un problème de société et non pas purement un fait.
« L'angoisse des jeunes face au futur "Un thème qui reviendra plusieurs fois
l'argumentation du docteur Olivenstein. Selon lui, ils ne se reconnaissent plus dans leurs parents et ne veulent surtout pas leur ressembler. Une soi-disant angoisse de l'avenir qui ne semble pas s'être seulement la jeunesse,
mais également sur le docteur Olivenstein en personne, principalement au travers du mouvement « Punk », dont il dira qu'il est "inquiétant", « que c'est la porte ouverte à toutes les aventures », qu'il conduit « directement à l'utilisation des drogues dures » et qu'il est alarmant de voir des adolescents arborer des «insignes nazis". Une frayeur de psychanalyse qu'Olivenstein illustrera en déclamant tragiquement à l'écran cette
phrase des Stinky Toys : « I need no god, I have no dreams » pour expliquer
combien la revendication « tout, tout de suite » était alarmante et inquiétait dans une période où les jeunes étaient particulièrement fragiles. Bref, une vision du « Punk » plus que schématique, accompagnée de l'assimilation stupide aux gens fascistes qui refusent eux-mêmes de se prendre au sérieux. C'est étonnant venant de la part d’un psychiatre « renommé » pour sa compréhension du « malaise » des jeunes, d'autant plus que s'il était informé, le docteur Olivenstein saurait que la drogue actuellement en vogue dans le milieu « punk » n'est pas l'héroïne mais la bière.

T.H.

« Nuit punk » – 28/03/77

Avec : Wayne County Band, Cherry Vanilla & Police, Generation X, Jam et Stinky Toys

+ Palais des glaces au 37 faubourg du temple à Paris (75010)

Organisation : Skydog – 35 frs

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« Party Punk »

Vendredi 18 : après le succès de la soirée de la semaine dernière, Charlotte et Nicolas refont une « party punk » en invitant encore plus de monde. Cette fois-ci, la bière est livrée en camion pour qu’il y en ait à volonté. On a invité Robert Glassman du Vidéostone qui va filmer l’événement : nuit orgiaque, débauche de bière, on ne distingue plus les sexes. Il y à tous les punks : Stinky Toys, Angel Face, Loose Heart, Pain Head, mais aussi beaucoup d’amis. Marie-Hélène porte un short tyrolien en cuir, Toto est habillée en SS, long manteau de cuir et casquette en plastic noire. Paquitta arrache la casquette de la tête d’Elli, celle-ci se précipite sur Paquitta « pour lui la faire bouffer ». Deux corps de fille roulent par terre dans une étreinte dont on ne sait si elle est amoureuse ou pas. Dinah pose avec des déhanchements extravagants, en faisant semblant de ne pas se rendre compte qu’on la filme. La petite Valérie extasiée découvre les joies du jerk tandis que Paquitta digère sa casquette. Philippe Morillon drague les minets et François Wimille discute sur la signification du punk avec Jacno. Il a un costume strict, noir avec cravate ; affalé dans un canapé, il observe ce spectacle fellinien d’un œil glacé. Dominique Tarlé s’entretient avec Capta qui s’enfuit dans la rue en courant pour poursuivre Chivone. Albin se cache dès qu’il voit la caméra. Sabrina, un ex-travesti, est habillé tout en cuir noir : avec ses cheveux courts, on dirait un loulou de banlieue. Zozo de Filippi a apporté des disques de Gene Vincent et de Crazy Cavan qui passent presque aussi souvent que les Pistols sur le Teppaz. Il y a aussi tous les mecs de Gare du Nord, le nouveau journal punk, cent autres personne qui dansent, se bousculent, s’aspergent de bière et s’amusent dans l’euphorie la plus totale. I1 y a aussi toutes les filles de L.U.V., un nouveau groupe punk entièrement féminin qui passera sur scène quand elles auront appris à jouer; elles ont une image très forte, avec Aphrodisia Flamingo au chant, une brune pétillante, Fury à la guitare, qui a décoloré ses cheveux en blond clair, Liliane à la basse, toute petite derrière sa grosse guitare, et Edwige à la batterie, blonde coiffée en brosse, à la stature de vestale. Elles adorent les New York Dolls : « When I say I’m in love, you better believe I’m in love... L.U.V. » et les Shangri-las, dont elles veulent reprendre Sophisticated boum boum. Une soirée bière, sexe et violence qui donnera sûrement de très belles images quand le film sera monté.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

« Party Punk »

Samedi 12 : les Stinky Toys organisent une party énorme chez Charlotte et Nicolas. Tous les groupes punks français sont là, Angel Face, Pain Head, Loose Heart, ainsi que tous les amis des Stinky Toys, Dorothé Lalanne, Antoine Lefébure et des tas de lycéens qui ont l’air de s’amuser. La bière coule a flots et les Stooges alternent avec les Sex Pistols sur le teppaz. Elli, complètement bourrée, fait de l’acrobatie et Jacno, écroulé sur un divan grand style, batifole avec Dinah qui, des qu’elle voit un photographe, prend une pose de vamp. Moi, je danse beaucoup, il y a quelques joints qui ne sont pas pour me déplaire. Au petit matin, je m’endors dans une chambre.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »