– « Chaotic Society n°6 »

Numérisé par la Fanzinothèque de Poitiers.

  • Titre : CHAOTIC SOCIETY, 006 – janvier 1985
  • Type de document : Bulletin : texte imprimé
  • Paru le : 01/01/1985
  • Année de publication : 1985
  • Format : 32 p. / photocopie noir et blanc / A5
  • Note générale : Fanzine punk, skin, new-wave de Rosbruck (Moselle).
  • Au sommaire : The Varukers, Stigmathe, Crapping Dogs, Ultraviolet, DEM, Verdun, Kidnap, Bérurier Noir, Western Front (label), Camera Silens, The League + dossier spécial punk allemand : Upright Citizens, Razzia, Neurotic Arsehole, Vorkriegsphase, The Idiots et Toxoplasma

– « Anthrax n°3 »

Numérisé par la Fanzinothèque de Poitiers.

Titre : Anthrax n°3
Éditeur : 6 rue des Paladins – 14000 Caen
Rédacteur en chef : Régis Rédaction : Type de document : texte imprimé Date de publication : janvier 1985
Importance : 24 pages.
Présentation : photocopié noir et blanc Format : A5
Prix : 5 fr.
Au sommaire : Skinkorps, Deformed, le ‘Chaos Festival’, Drei Oklok, Decibelios, Marionetz, Kidnap, Réseau d’Ombres, Incest Brothers, Disturb, Töxik, Legion of Parasites, Cult Maniax, Président Z, Guerilla, Franz Kultur et les Kramés + Chronique :

« Rock Hardi n°6 »

Numérisé par la Fanzinothèque de Poitiers.

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– « Le Démoniaque n°1 »

Numérisé par la Fanzinothèque de Poitiers / Euthanasie

  • Titre : LE DEMONIAQUE, 001 – février 1984
  • Auteurs : Skippi, Auteur ; Muppets, Auteur
  • Type de document : Bulletin : texte imprimé
  • Paru le : 01/02/1984
  • Année de publication : 1984
  • Format : 22 p. / photocopie / A4
  • Note générale : Fanzine punk de Marne la Vallée.
  • Au sommaire :
  • interviews : Guernica, RAS, Kremlin Kontingent, Wunderbach,
  • articles : DGN, Les Gnomes, Les Porte-Mentaux,
  • concerts : La Souris Déglinguée + Les Goulues, Martin M + Les Corps Caverneux, Oberkampf,
  • chroniques : Guerilla, Guernica/Bérurier Noir, Nuit Blanche, Kidnap, Komintern Sect, Corazon Rebelde,
  • BD de Skippi, Tapage et news
  • Langues: Français

Ils ont créé « Le Pratos » et « Le Petit Faucheux » :

Quand deux “parallèles” se rencontrent
PLAIDOYER POUR UNE CULTURE DIFFÉRENTE

Faut croire qu'il y avait un besoin. De qui, de quoi? Pas facile à. dire. Besoin d'un autre lieu à côté d'une infrastructure culturelle obstinément étriquée et, par voie de conséquence, désir d’une autre forme de spectacle face à une routine poussiéreuse. Besoin, aussi, de résurgences sauvages opposées au fleuve trop sage de la culture officielle et de ses affluents moins canalisés mais, finalement, tout aussi peu dérangeants. Alors, Tours, retrouvant pour une fois à juste titre son surnom de "petit Paris", vit naître un "café-théâtre". C'était "Le Petit Faucheux", étrange endroit sorti tout droit d'une chanson de Pierre Perret, au moins pour le décor. L'établissement faisait bientôt des petits, des bars ouvraient leurs portes aux artistes du coin et d'ailleurs. Tours, tout doucement, devenait une ville pas comme les autres aux yeux de beaucoup, sauf des Tourangeaux eux-mêmes comme il se doit, lesquels gardent, contre toute évidence, l'image du "désert culturel" local plaquée contre leurs rétines aveugles.
Les nouveaux venus rejoignaient dans la marginalité culturelle la troupe du « Pratos », issue de feu la Comédie de la Loire. Sous la houlette de Gilles Magréau et de Ramon Delgado, une dizaine de comédiens tourangeaux joue depuis dix ans les capitaine Fracasse à travers la France. Avec un passage sur son lieu de naissance de temps en temps jusqu'à, il y a quelques semaines, l'ouverture d'une salle permanente rue Losserand.
"Petit Faucheux" et "Pratos" : dans les deux cas, un succès qui ne doit rien à personne, sinon à ceux qui l'ont bâti à coups de sacrifices et d'enthousiasme. Une forme de culture dont l'importance est immense puisqu'elle est la seule à prendre des risques permanents, à commencer par celui de vivre. Jean-Paul Veyssière et Gilles Magréau : deux "parallèles" qu'il était intéressant de faire se rencontrer.
Patrice de SARAN.

NOUVELLE REPUBLIQUE. – Comment sont nés «le Petit Faucheux» et « le Pratos » ?
Jean-Paul VEYSSIÈRE. – Je voulais faire un « lieu » ouvert à diverses formes d’expression, où l’on pouvait boire un verre en lisant un livre pris sur les étagères. Un soir on a improvisé une soirée avec Armand Babel et on a fait le plein.
Gilles MAGRÉAU. – Avec la disparition de la Comédie de la Loire, il n’y avait plus d’unité de création théâtrale à Tours. Nous ne nous sommes pas accrochés à une
politique dont nous n’avions pas les moyens. Nous avons beaucoup tourné avant d’ouvrir notre théâtre.
N.R. – Comment expliquez-vous votre succès ?
J.-P. VEYSSIÈRE. – Au début, il y a eu une sorte de snobisme pour ce lieu paupérisant. Mais, alors que pour les grands spectacles le goût des gens évolue, pour les petites salles il est continu. Ça dépasse le phénomène de mode. Il y a une énorme personnalisation : la salle, le spectacle, mais aussi les gens. Il y a une convivialité qui n’existe pas au théâtre.
G. MAGRÉAU. – C’est vrai qu’aller au bistrot pour voir une pièce, c’est totalement différent que de passer les grilles du Grand-Théâtre, où tout est fait pour que tu ne
sois pas à l’aise.
N.R. – Et le public ?
G. MAGRÉAU. – Notre public n’est pas seulement étudiant et jeune. On voit des gens venir en famille. Ils sont tout à fait « neufs » et ne connaissent pas du tout l’arriéré
culturel de la ville.
J.-P. VEYSSIÈRE. – On a tendance à surestimer le fait étudiant. D’abord, c’est un état passager. Et l’étudiant est persuadé qu’il a vu tous les spectacles.
Suspicion
N.R. – Comment vos initiatives ont-elles été reçues par les responsables locaux ?

J.-P. VEYSSIÈRE. – Le seul endroit institutionnalisé où nous sommes connus, c’est le commissariat de police. Nous avons eu plein d’histoires de simple police qui ne gênaient sûrement pas la mairie. D’autant plus que côté des spectacles il y avait des activités particulières comme la réunion du comité Debrielle ou la défense de « l’Etoile bleue ».
G. MAGRÉAU. – Toute initiative privée à Tours est suspecte. On en a tellement peu l’habitude que l’on pense que cela cache quelque chose. Quand « le Pratos » a commencé, ils n’ont pas pensé théâtre mais organisation politique. Dans la salle du café de l’Époque, on nous a interdit de jouer pour des raisons de sécurité alors qu’il y avait trente personnes. Par contre, quand il y avait des réunions de soixante-dix
représentants de commerce au même endroit le problème ne se posait pas! Il y a même eu, apparemment, des pressions contre les gens qui voulaient nous consentir des baux commerciaux.
J.-P. VEYSSIÈRE. – Tout ce qui échappe à un contrôle municipal n’est pas tellement toléré.
G. MAGRÉAU. – Surtout dans la culture. Quand c’est le petit commerce, c’est moins fâcheux, parce qu’on sait ce que c’est.
J.-P. VEYSSIÈRE. – D’une certaine manière, je suis le seul à Tours qui fait du commerce subversif!
N.R. – Pourtant, aujourd’hui, vous êtes plus ou moins acceptés.
G. MAGRÉAU. –
A partir du moment où on tient malgré tout, il y a un processus de normalisation qui se produit. On vous laisse faire un petit peu et peut-être qu’un jour
vous serez dans le bulletin municipal. « Le Petit Faucheux », c’est un eu insolite qui peut attirer du touriste en visite dans le vieux Tours, Et c’est un lieu qui est mis à disposition de la ville sans avoir coûté cent balles aux pouvoirs publics!

Pas toujours le S.M.I.C:

NR. – Financièrement, comment vivez-vous ?
G. MAGRÉAU. –
« Le Pratos » reçoit depuis deux ans une subvention municipale (10.000 F cette année, soit le double de l’an passé). Le conseil général donne 22.000 F,
l’Education nationale 15.000 (on espère 35 ou 40.000 pour 1981) et l’an dernier la Région a donné 25.000 F non renouvelables. Ceci pour dix personnes. Depuis un an, nous arrivons à nous payer au S.M.I.C. Mais parfois on a un mois et demi de retard.
Rien à voir avec le fonctionnement d’un centre dramatique. La salle de la rue Losserand, dans un premier temps, il faut qu’elle s’autofinance avant qu’on songe à récupérer quoi que ce soit. Donc nous continuerons à tourner à l’extérieur pour pouvoir nous payer…
J.-P. VEYSSIÈRE. – Au « Petit Faucheux », nous essayons d’équilibrer les spectacles sur un an. Il n’y a ni bénéfice ni déficit, mais nous ne comptons pas notre temps de travail. Ce qui nous permet de vivre, c’est ce qu’il y a à côté, restauration, brocante,
vente de vieux livres. Mais cela n’a sûrement pas toujours été le S.M.I.C.
N.R. – L’idéal, c’est d’avoir des subventions, d’être « officialisé » ?
G. MAGRÉAU. –
Il faut être très prudent avec les subventions. L’antidote à la subvention, c’est un autre type de fonctionnement. Il ne faut pas travailler en fonctionnaire, sinon vous mettez six mois à créer une pièce. Quant à être directeur
d’un centre dramatique municipal : jamais! Cela ne s’accommode pas des initiatives. C’est fait pour une programmation et faire deux ou trois créations par an qui ne dérangent pas. Et si celui qui est à sa tête. veut faire autre chose, il part. La preuve!!!
J.-P. VEYSSIÈRE. – Il me semble que fonction et culture sont antinomiques. Néo-décentralisation
N.R. – Ne pensez-vous pas que vous êtes l’image fantôme, l’ultime étape de la décentralisation ?
G. MAGRÉAU. –
La décentralisation, ça pourrait être des théâtres régionaux populaires qui aient non pas leur «cathédrale» mais une multitude de petits endroits où jouer.
J.-P. VEYSSIÈRE. – Par contre, un lieu comme le nôtre n’est pas du tout reconnu. Lorsque l’on monte un festival de la chanson à Tours, on ne prend même pas contact avec moi. C’est un peu fort dans la mesure où nous avons fait défiler trois cents spectacles depuis cinq ans! En fait, on s’aperçoit que les gens qui comprennent
l’impact d’actions comme celles que nous menons viennent d’ailleurs…

Christian Victor et Julien Regoli « Vingt ans de rock français »

Numérisé par Euthanasie

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