Dimanche soir: les jeunes et la drogue sur TF1
OLIVENSTEIN A PEUR DES PUNKS
Dimanche soir. TF1. 22 h 05. Sur le petit écran, vient d’apparaître la silhouette de Jean-Louis Servan Schreiber, animateur de « questionnaire ». Son invité du jour : le docteur Claude Olivenstein. Thème de l'émission : au cas où vous ne l’auriez pas deviné, « Les jeunes et la drogue ».
Guest star d'un soir, le docteur Olivenstein se présenta comme étant le « haut-parleur » des toxicomanes. Un « haut-parleur » qui, dès le début de l'émission, expliqua à son interlocuteur et aux téléspectateurs qu'il « ne pourrait répondre que de manière ambigüe et contradictoire », Qu'il « était un bourgeois libéral humaniste » et surtout, qu'en aucun cas la répression ne règlerait quoique ce soit, qu'il fallait avant tout se garder de simplifier, éviter que les parents ne se transforment en policiers dans la mesure où justement le conflit des générations, le silence qui s'établit dans les familles : sont les « marche pied » de la drogue. L'éternelle rengaine qui présente la drogue comme un problème de société et non pas purement un fait.
« L'angoisse des jeunes face au futur "Un thème qui reviendra plusieurs fois
l'argumentation du docteur Olivenstein. Selon lui, ils ne se reconnaissent plus dans leurs parents et ne veulent surtout pas leur ressembler. Une soi-disant angoisse de l'avenir qui ne semble pas s'être seulement la jeunesse,
mais également sur le docteur Olivenstein en personne, principalement au travers du mouvement « Punk », dont il dira qu'il est "inquiétant", « que c'est la porte ouverte à toutes les aventures », qu'il conduit « directement à l'utilisation des drogues dures » et qu'il est alarmant de voir des adolescents arborer des «insignes nazis". Une frayeur de psychanalyse qu'Olivenstein illustrera en déclamant tragiquement à l'écran cette
phrase des Stinky Toys : « I need no god, I have no dreams » pour expliquer
combien la revendication « tout, tout de suite » était alarmante et inquiétait dans une période où les jeunes étaient particulièrement fragiles. Bref, une vision du « Punk » plus que schématique, accompagnée de l'assimilation stupide aux gens fascistes qui refusent eux-mêmes de se prendre au sérieux. C'est étonnant venant de la part d’un psychiatre « renommé » pour sa compréhension du « malaise » des jeunes, d'autant plus que s'il était informé, le docteur Olivenstein saurait que la drogue actuellement en vogue dans le milieu « punk » n'est pas l'héroïne mais la bière.
T.H.