Étiquette : Alain Pacadis
– Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 13/10/77 – Métal Urbain
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Catherine Tardew de Match me téléphone. Elle veut des renseignements pour faire un article sur les punks. Comme je me suis disputé avec Yves aujourd’hui, j’ai l’intention de passer tout de même une bonne soirée. On se retrouve à la Coupole. Il y a Fury qui parle de son magasin, « Survival », et un photographe. Après la Coupole, on passe chez moi pour écouter la maquette de l’album des Stinky Toys. Puis au Gibus pour voir Métal Urbain. Catherine Tardew prend des notes. On va ensuite à une party costumée où il y a beaucoup d’Américains. Les costumes sont extraordinairement réussis : un diable tout vert, une bonne sœur, un punk. C’est l’heure de la Main Bleue, où on rencontre Joël qui nous branche sur une party a Neuilly. Retaxi. Il y a beaucoup de punks : Titus, Blaise et des tas d’autres gens. Il est huit heures du matin. Les gens de Match décident de partir, ils ont assez de renseignements. Joël me raccompagne en moto.
Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 07/09/77 – Accélération Punk
Vidéostore rue des Grands Augustins à Paris (75)
Mercredi 7 : sortie d' "Accélération Punk, le premier film punk, au Vidéostone. C'est la réunion de plusieurs films, une approche du « monde des Stinky Toys », avec leur concert du théâtre Montparnasse, ainsi que la party chez Nicolas et Charlotte. On voit également la Nuit Punk du Palais des Glaces avec Police, Jam, Wayne County et un film sur le concert des Sex Pistols sur un bateau le jour du Silver Jubilé de la Reine. « Ce film, écrit Ciné-Revue, pénètre avec un réalisme outrancier l'univers des punks actuels, dans des images qu'on n'avait coutume de voir. Robert Glassman, le réalisateur du film, un nouveau Bergman, ne s'est pas contenté de filmer les punks à des concerts, il les a suivis backstage, a assisté a leurs parties, de longs ébats nocturnes noyés dans la bière et la musique la plus défonçante, la plus ravagée, la plus jusqu'auboutisme de l'histoire du rock. » "Un jeune homme chic" de Alain Pacadis
– « Rock Festival » – 06/08/77
Avec : Brakaman, Lou’s, Shakin’Street, Marie et les Garçons, Tyla Gang, Little Bob Story, Bijou, Eddie and the Hot Rods, Dr Feelgood
+ Les Arènes de Mont-de-Marsan (40)
Continuer la lecture de – « Rock Festival » – 06/08/77– 01/07/77 – Guilty Razors et Métal Urbain
+ Le Bus Palladium au 6 Rue Pierre Fontaine à Paris (75009)
Concert de Métal Urbain au Bus Palladium. En première partie, Guilty Razors, un groupe français dont le chanteur imite Iggy Pop. Puis c’est Métal. Ricky Darling est parti, il a été remplacé par les deux frères Boulanger qui s’en tirent pas mal.
Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 30/06/77 – Stinky Toys
Mariage de Loulou de la Falaise l’île des Lilas au Bois de Boulogne (75016)
Jeudi 30 : le mois se termine "en beauté par la fête pour le mariage de Loulou de la Falaise et de Thadée Klossowski. La tenue de soirée est exigée, d’où la chasse aux smokings pour les garçons et aux robes longues pour les filles. Loulou a une tiare représentant un croissant de lune incrusté de pierres du Rhin et une robe mauve. Il y a Marina Schiano, Paloma Picasso, Bianca Jagger, accompagnée de Joël Le Bon, la princesse Minnie de Beauvau-Craon, Yves Adrien, Tan Giudicelli, Yves Saint-Laurent, Kenzo. Pour arriver sur l’île des Lilas au bois de Boulogne, il faut emprunter un canot à moteur débordant de fleurs. Les Stinky Toys donnent un concert très haut en couleurs. Ils ont bu pas mal de champagne mais ils n’en jouent que mieux. I1 y a Nico qui parle à Ewa Rudling, Philippe Garrel, Edwige en robe longue noire lui découvrant le dos, Fury et Aphrodisia, Isabelle Goldsmith, Karl Lagerfeld, etc. Tout le monde danse jusqu’à 5 heures du matin. On sert du café et les taxis attendent pour regagner Paris. Comme chaque matin, le soleil luit, comme chaque matin, il faut se coucher. Quelle agréable soirée ! Alain Pacadis « Un jeune homme chic »Continuer la lecture de – 30/06/77 – Stinky Toys
– « Punk party » – 26/06/77
Chez Martine à Paris (75011)
Martine organise une fête dans son grand appartement. Il y a beaucoup de monde : Titus en SS, Blaise en béret, deux punks venus de Londres en costume de chez « Sex », Gary et Bob, Nathalie, Paquitta, Adeline, Marc et les musiciens d’Asphalt Jungle qui vers 2 heures du matin sortent leurs instruments pour jouer. La police survient et embarque tout le monde au poste pour vérification d’identité, mais c’est tout de même assez drôle de se retrouver à vingt chez les flics. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 07/06/77 – Asphalt Jungle
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Plus tard, il doit y avoir Johnny Thunder et les Heartbreakers au Gibus, mais le concert est annulé. A la place Asphalt Jungle. Tout le monde est habillé en punk et Façade fait des photos devant la porte du Gibus. Épingles à nourrice, t-shirts déchirés, vinyl noir, pantalon de cuir, blouson noirs pullulent. L’été punk commence. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 03/06/77 – Métal Urbain
+ Théâtre le Palace au 8, rue du faubourg Montmartre à Paris (75009)
Concert de Métal Urbain au Palace. C’est un peu comme sur leur disque, avec Panik, Lady Coca-Cola, No Fun, Anarchy en France. Ce soir tous les spectateurs sont punks ; il y en a plein de nouveaux que je ne connais pas.
Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 25/05/77 – Lou’s
+ Théâtre Campagne Première, 19 rue Campagne Première à Paris (75014)
Concert des Lou's au théâtre Campagne Première. C’est le premier groupe de rock entièrement féminin. « On est des loubardes qui jouons du rock », déclare Raphaëlle, la guitariste du groupe. Leur musique fait moins penser aux Pistols qu’aux Rods. Elles alternent des boogies avec des vieux rock’n roll. I1 y a Sacha à la batterie, Raphaëlle Devins à la guitare rythmique, Pamela Popo lead guitar et chant, et Tolim Toto à la basse. C’est un groupe que toutes les filles devraient soutenir, si elles veulent défendre l’idée que le rock n’est pas uniquement une affaire de mecs. Leurs morceaux sont le reflet de leur vie de tous les jours : Born to fornicate ou Sweet juice box, une chanson sur un travesti. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 14/05/77 – Kalfon Rock Chaud
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Ce soir, au Gibus, c’est au tour de Kalfon Roc Chaud de faire swinguer les gosses. Il commence avec Feelin and rockin puis Around and Around et plein de classiques du rock. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 12/05/77 – Stinky Toys
+ Théâtre Montparnasse au 31 rue de la Gaîté à Paris (75014)
25 frs
Continuer la lecture de – 12/05/77 – Stinky Toys– 28/04/77 – Asphalt Jungle, Electric Callas et Damned (UK)
+ Palais des glaces au 37 faubourg du temple à Paris (75010)
Organisation : Skydog
Continuer la lecture de – 28/04/77 – Asphalt Jungle, Electric Callas et Damned (UK)– 11/04/77 – Loose Heart et Project Sign
+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)
Concert de deux groupes punks au Théâtre Mouffetard. Loose Heart joue une musique de plus en plus sophistiquée. C’est la dernière fois que Pierre, Herve et Pascal jouent en trio. Ils veulent s’adjoindre le concours d’un chanteur, David Rocheline. En ce moment, il y a des répétitions chaque jour, mais rien n’est encore décidé. C’est un peu le concert d’adieu de Loose Heart. Tous les fans sont la : les Stinky Toys, Angel Face, David Rocheline, Anne et Valérie les deux pinséparables. Ensuite, c’est Project Sign, un nouveau nom pour les ex-Painhead. Eux aussi veulent splitter. Ils jouent quelques morceaux et sont aussitôt arrêtés par le directeur de la salle qui déclare que les amplis sont trop forts et que les voisins se plaignent du bruit. En fait, il y a déjà eu des plaintes dans l’après-midi, pendant les essais de son, les flics ont dressé un P.V. pour tapage diurne a Pierre, considéré comme le responsable du groupe. Il n’y aura plus de concerts de rock au_ Théâtre Mouffetard. C’est ainsi que se termine la vie de deux groupes punks français, dans la tristesse et la désolation. Après le concert, on va tous boire un verre a un café de la place de la Contrescarpe. Il y ales Toys, Angel Face, Zozo, Valérie, Chris Dust, etc. Comme on n’a pas assez d’argent pour payer, on se fait poursuivre par les garçons. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »Continuer la lecture de – 11/04/77 – Loose Heart et Project Sign
– 04/04/77 – Asphalt Jungle et Métal Urbain
+ Théâtre Oblique, 76 rue de la Roquette à Paris (75011)
Concert de Métal Urbain et d’Asphalt Jungle au théâtre Oblique. Le public est très punk ce soir : épingles a nourrice et cuirs cloutés. Après le concert, Patrick et Asphalt viennent chez moi. On décapsule quelques canettes. Ricky me montre les lunettes qu’il vient d’acheter à Londres, Pierre-Jean regarde avec intérêt mes photos, Skunky n’est pas venu car il devait rentrer tôt. Patrick me demande comment s’est passée mon entrevue avec Gainsbourg. Il l’avait rencontré il y a environ un an pour l’interviewer pour Best. Nous écoutons une cassette des Heartbreakers enregistrée au Roxy. Finalement les musiciens d’Asphalt s’endorment sur le tapis… pour de très mauvais garçons, ils sont plutôt sympas.« Un jeune homme chic » de Alain Pacadis
– « Nuit punk » – 28/03/77
Avec : Wayne County Band, Cherry Vanilla & Police, Generation X, Jam et Stinky Toys
+ Palais des glaces au 37 faubourg du temple à Paris (75010)
Organisation : Skydog – 35 frs
Continuer la lecture de – « Nuit punk » – 28/03/77– 26/03/77 – Asphalt Jungle et les Bastards
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Les Bastards jouent au Gibus. Ce sont de vrais loulous de banlieues, mais ils sont très intéressés par ce qui se passe chez les punks, sans être punks eux-mêmes. Malo est très fier de sa télécaster en plexiglass. Le chanteur a une voix pas mal. C’est la première fois qu’ils passent sur scène mais je crois que s’ils continuent dans ce sens, ça peut marcher pour eux. Ils jouent très bien et quand ils font une reprise, on la reconnaît des les premiers accords. Ensuite, comme chaque soir, c’est Asphalt Jungle. Eudeline est encore plus saoul que d’habitude. Il titube en hurlant : « Maman, c’est pas moi qui ai cassé la télé. » Aujourd’hui, i1 se lance dans une reprise de I’m waiting for my man de Lou Reed. Le nouveau bassiste est bon et donne plus d’assise au groupe. De toute façon, ils ont un look très punk. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 25/03/77 – Asphalt Jungle et Man Ray
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Le soir nous allons tous au Gibus pour voir Man Ray. Lenny Kaye pense que c’est le meilleur groupe punk qu’il connaisse. A la fin de leur set, Jean-Louis, dit Hermann, balance sa guitare par terre et fait le salut nazi. Le public est très impressionné. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 24/03/77 – Asphalt Jungle et Contingent Anonyme
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Le soir Contingent Anonyme passe au Gibus. C’est un groupe assez surprenant. Après le concert, Sam Telegram vient me parler de Marc Bolan. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 23/03/77 – Asphalt Jungle et Métal Urbain
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Métal Urbain et Asphalt Jungle rejouent au Gibus. J’aime de plus en plus le groupe de Patrick, beaucoup de franchise, d’authenticité. Même si la musique n’est pas toujours ce qu’elle devrait être, on sent qu’il y a quelque chose de vrai dans ce groupe. Ils ont change de bassiste depuis cette semaine : le nouveau, Pierre Jean, a joué avant avec Alain Kan. C’est un gosse des banlieues et la première chose qu’il a demandé a Patrick était de lui couper les cheveux. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 22/03/77 – Asphalt Jungle et Métal Urbain
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Cette semaine va être marquée par un festival punk au Gibus. Il y aura chaque jour Asphalt Jungle qui prêtera son matériel a un groupe différent. Aujourd’hui c’est Métal Urbain. Les concerts punks sont de plus en plus nombreux. Le punk prendrait-il en France ? Alain Pacadis « Un jeune homme chic »Continuer la lecture de – 22/03/77 – Asphalt Jungle et Métal Urbain
– 21/03/77 – Asphalt Jungle, Man Ray et Kalfon Rock Chaud
+ Théâtre Oblique, 76 rue de la Roquette à Paris (75011)
Lundi 21 : il y a un concert de Man Ray et d’Asphalt Jungle au Théâtre Oblique. Les autres jours de la semaine, Patrick Eudeline et son groupe interprètent un prologue pour Les Bonnes de Jean Genet. Aujourd’hui, le théâtre fait relâche et leur prête la salle pour un concert punk. J’arrive avec Marie-France et Orla qui font relâche au Nashville aujourd’hui aussi. Orla s’est mise une épingle a nourrice dans l’oreille : « J ’aime bien toutes ces punkeries ! » dit-elle en riant. Le concert se termine par un show improvisé de Jean-Pierre Kalfon et son groupe Roc Chaud. Après le concert, je rencontre mon ami Dartagnan qui m’accompagne chez Marie-France ou nous terminons la soirée avec Jean-Louis qui, malheureusement, doit se coucher tôt car il travaille le lendemain matin. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 14/03/77 – Angel Dust et Bitch
+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)
12 frs
Continuer la lecture de – 14/03/77 – Angel Dust et Bitch– 13/03/77 – Métal Urbain, Asphalt Jungle, Contingent Anonyme et Man Ray
+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)
Il y a un concert punk avec des groupes français au théâtre Mouffetard. Une centaine de punks se pressent ce dimanche après-midi pour voir les groupes dont tout le monde parle en ce moment. Métal Urbain allie deux synthétiseurs, Eric Débris et le très sympathique Jean-Pierre Zinc, un guitariste, Ricky Darling, et un chanteur, Clode Panik. Ils sont très influences par les Pistols et jouent une reprise en français de Anarchy in the U .K., intitulée Anarchie en France. Leur reprise de No Fun des Stooges est également très étonnante. Et puis c’est Panik, une histoire de carburateur flippé et de chasse gardée, Lady Coca-Cola, ou la sexualité revisitée par les punks. C’est celui des groupes français qui a le son le plus original. Personne (sauf Suicide a New York) n’avait encore exploité les possibilités rock’n rolliennes du synthé. Puis joue Man Ray, le groupe de Herman Boulanger, avec Joe Ness, Andy Simsolo et Anne. C’est un vrai groupe punk : guitare sursaturée, larsen a n’en plus finir, cris et gémissements. Leurs morceaux sont hyperviolents, mais je ne crois pas que ce groupe ait un avenir commercial. Contingent Anonyme a également une chanteuse, Miss O.D. Elle porte un blouson de cuir et une casquette de SS en plastique. I1 y a Nancy Boulanger à la guitare, Telegram Sam à la led-guitar et Zip Zinc à la batterie. Le groupe fait une reprise speedée de I wanna be your dog. Enfin, pour clore l’après-midi Asphalt Jungle et Patrick Eudeline se lancent dans un show ou la violence alterne avec la passion. Il est tard, le concert se termine et mes oreilles bourdonnent à n’en plus finir : gimme another shoot of punk rock, please baby... Alain Pacadis « Un jeune homme chic »Continuer la lecture de – 13/03/77 – Métal Urbain, Asphalt Jungle, Contingent Anonyme et Man Ray
– « Party Punk »
Vendredi 18 : après le succès de la soirée de la semaine dernière, Charlotte et Nicolas refont une « party punk » en invitant encore plus de monde. Cette fois-ci, la bière est livrée en camion pour qu’il y en ait à volonté. On a invité Robert Glassman du Vidéostone qui va filmer l’événement : nuit orgiaque, débauche de bière, on ne distingue plus les sexes. Il y à tous les punks : Stinky Toys, Angel Face, Loose Heart, Pain Head, mais aussi beaucoup d’amis. Marie-Hélène porte un short tyrolien en cuir, Toto est habillée en SS, long manteau de cuir et casquette en plastic noire. Paquitta arrache la casquette de la tête d’Elli, celle-ci se précipite sur Paquitta « pour lui la faire bouffer ». Deux corps de fille roulent par terre dans une étreinte dont on ne sait si elle est amoureuse ou pas. Dinah pose avec des déhanchements extravagants, en faisant semblant de ne pas se rendre compte qu’on la filme. La petite Valérie extasiée découvre les joies du jerk tandis que Paquitta digère sa casquette. Philippe Morillon drague les minets et François Wimille discute sur la signification du punk avec Jacno. Il a un costume strict, noir avec cravate ; affalé dans un canapé, il observe ce spectacle fellinien d’un œil glacé. Dominique Tarlé s’entretient avec Capta qui s’enfuit dans la rue en courant pour poursuivre Chivone. Albin se cache dès qu’il voit la caméra. Sabrina, un ex-travesti, est habillé tout en cuir noir : avec ses cheveux courts, on dirait un loulou de banlieue. Zozo de Filippi a apporté des disques de Gene Vincent et de Crazy Cavan qui passent presque aussi souvent que les Pistols sur le Teppaz. Il y a aussi tous les mecs de Gare du Nord, le nouveau journal punk, cent autres personne qui dansent, se bousculent, s’aspergent de bière et s’amusent dans l’euphorie la plus totale. I1 y a aussi toutes les filles de L.U.V., un nouveau groupe punk entièrement féminin qui passera sur scène quand elles auront appris à jouer; elles ont une image très forte, avec Aphrodisia Flamingo au chant, une brune pétillante, Fury à la guitare, qui a décoloré ses cheveux en blond clair, Liliane à la basse, toute petite derrière sa grosse guitare, et Edwige à la batterie, blonde coiffée en brosse, à la stature de vestale. Elles adorent les New York Dolls : « When I say I’m in love, you better believe I’m in love... L.U.V. » et les Shangri-las, dont elles veulent reprendre Sophisticated boum boum. Une soirée bière, sexe et violence qui donnera sûrement de très belles images quand le film sera monté. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– « Party Punk »
Samedi 12 : les Stinky Toys organisent une party énorme chez Charlotte et Nicolas. Tous les groupes punks français sont là, Angel Face, Pain Head, Loose Heart, ainsi que tous les amis des Stinky Toys, Dorothé Lalanne, Antoine Lefébure et des tas de lycéens qui ont l’air de s’amuser. La bière coule a flots et les Stooges alternent avec les Sex Pistols sur le teppaz. Elli, complètement bourrée, fait de l’acrobatie et Jacno, écroulé sur un divan grand style, batifole avec Dinah qui, des qu’elle voit un photographe, prend une pose de vamp. Moi, je danse beaucoup, il y a quelques joints qui ne sont pas pour me déplaire. Au petit matin, je m’endors dans une chambre.
Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 02/02/77
Avec : Asphalt Jungle, Vince Taylor (UK), the Bastards, Bijou et Boogaloo Band
+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)
Vers minuit, pour me changer les idées, je vais au Gibus. C’est la rentrée d’Asphalte Jungle, le groupe de Patrick Eudeline. Toute la scène punk parisienne est rassemblée et applaudit la musique de Patrick, déluge de sons overdosés qui, souvent, n’ont plus rien a voir avec la musique. Après Asphalt, quatre autres groupes se succéderont dans la nuit sur le même matériel, jusqu’à six heures du matin. D’abord Vince Taylor, qui chante des rock très rythmés assis sur un tabouret au milieu de la scène : un spectacle assez imposant. Puis The Bastards, un groupe de banlieue avec un son carré et stonien. Bijou, du bon rock français de Ronnie Bird a Little Richard, en passant par Dutronc et, en fin de soirée, Boogaloo Band qui se lance dans un blues interminable qui vide la salle. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– 31/01/77 – Man Ray et Loose Heart
+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)
12 frs
Concert de Man Ray et Loose Heart au théâtre Mouffetard. C’est l’occasion de voir deux excellents groupes français de la new wave punk. Man Ray, c’est Herman (guitare), Andy Simsolo (guitare), Joe Ness (batterie) et Anne Heynsens (vocal). Des morceaux très forts qui parlent de tous les groupes de la new wave : Clash, Subway Sect, les Pistols, mais aussi une expérience musicale sur le son, qui en sort complètement trituré, amplis sursatures, cris, larsen provoque. En ce moment Loose Heart est complètement branche sur Talking Heads et ça s’entend dans leur musique. Mais je ne peux pas assister au concert, d’autres mondanités m’attendent : c’est en effet aujourd’hui que Valery Giscard d’Estaing inaugure le Centre Georges Pompidou. Une date importante de l’année culturelle. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »Continuer la lecture de – 31/01/77 – Man Ray et Loose Heart
– 23/10/76 – European Son et Angel Face
M.J.C. au 2 avenue du parc des sports à Fresnes (94)
23 octobre : ça commence a bouger en France. Concert a la MJC de Fresnes de deux groupes parisiens, European Son et Angel Face. Un bus pour partir vers la banlieue. Une bâtisse en pleine cité nouvelle. European Son a commence : il y a les deux frères Boulanger, Didier qui balance sa basse dix minutes avant la fin du dernier morceau et Ness à la batterie. Ils font une reprise de Fear de Jonh Cale, plus des tas de morceaux que je ne reconnais pas… Deux inspirations, le Velvet et les Stooges dans de longs morceaux ou un seul courant passe, celui de l’électricité. Ensuite c’est Angel Face : Riton à la guitare rythmique, Pascal à la basse, Snoopy a la batterie, Julian à la lead guitar et pour la première fois un nouveau chanteur, Henri Flesh. Le groupe est vieux d’un an et se réfère lui aussi au Velvet et aux Stooges et fait une musique originale, flashy et démesurée, influencée par le hard-rock, basée sur une structure très dure. Au début, il y avait Julian, Riton et Hervé (Stinky Toys). Un gig a la fête de Rouge sans chanteur ou ils prennent la scène d’assaut. Eudeline se joint à eux et ils font un gig a Bruxelles ou les amplis sautent. A la Pizza du Marais, Snoopy remplace Hervé à la batterie et Pierre (Loose Heart) est au chant. C’est là qu’Henri Flesh les voit et décide de chanter avec eux. Après un été de travail, ils font une bande dans la Drome et reviennent a Fresnes pour ce concert. Leur musique : boogie vénéneux, vibration radioactive ; il y a des moments d’une intense violence mais on les aime ou on les déteste, pas de demi-mesure. Leurs morceaux : The Biker’s Ride, Black On The Lips, Thank Lou, For Vicious, Checks Bounced For Dinner, Urban Fever, Violent Stage. Alain Pacadis "Un jeune homme chic"
– 03/10/76 – Pierre Meige
+ Chalet du Lac avenue de Bel Air à Paris (75012)
…Pierre Meige joue au Chalet du Lac. Le dernier concert qu’il y a eu la-bas avec les Stinky Toys s’est assez mal passé : ils étaient complètement bourrés et ont tout cassé. Pierre Meige jouait au piano avec Élodie a la Cour du Dragon pendant tout le mois d’août, il a formé un groupe avec Yoyo a la basse qui est gros mais joue très bien. Son répertoire est composé de vieux rocks du style Johny B.Good, des classiques des Stones, Jumpin’Jack Flash, et d’une reprise de Gainsbourg, Qui est in, qui est out. Pour le dernier morceau, il tire Patrick Eudeline sur scène et chante en duo avec lui. Après le concert, tous les punks se retrouvent chez moi. Il y a Pierre Meige et son groupe, Clode Panik et J.-P. Zinc qui s’extasient sur les journaux que j’ai ramenés de N.Y., et Patrick qui écoute Live at CBGB avec intérêt… Alain Pacadis "Un jeune homme chic"
– « Anarchy in the U.K. » – 21/09/76
Avec : Stinky Toys, les Damned, Vibrators et Buzzcocks
100 Club au 100 Oxford Street à Londres (Angleterre)
Organisation : Malcolm Mc Laren
Continuer la lecture de – « Anarchy in the U.K. » – 21/09/76– 20/09/76 – Subway Sect, Siouxsie and the Banshees, Clash (UK) et les Sex Pistols (UK)
100 Club au 100 Oxford Street à Londres (Angleterre)
Organisation : Malcolm Mc Laren
Continuer la lecture de – 20/09/76 – Subway Sect, Siouxsie and the Banshees, Clash (UK) et les Sex Pistols (UK)– 17/09/76 – Stinky Toys
Chalet du Lac avenue de Bel Air à Paris (75012)
Le dernier concert qu’il y a eu la-bas avec les Stinky Toys s’est assez mal passé : ils étaient complètement bourrés et ont tout cassé. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »Continuer la lecture de – 17/09/76 – Stinky Toys
– 1976
Jean-Francois Bizot, toujours a 1’avant-garde, a eu l’idée de faire une double page sur le punk dans Libé. On a rendez-vous chez lui dans le château XVIIIe où i1 est en train de s’installer à St-Maur. J’arrive vers minuit avec Liliane, Dominique, son frère Philippe et Henri Flesh dans une énorme voiture américaine. A St-Maur, ils ont tous l’air endormi : Lentin, barbu, s’écroule lentement sur sa machine, Fredo roule des joints avec Thierry, et Léon pense a autre chose. Le lendemain, c’est le montage a Libé. Jean-François insiste pour passer d’horribles dessins de Crumb, je lui explique que ça n’a rien de punk, mais il est convaincu du contraire. Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
– Alain Pacadis
- Nom : Pacadis
- Prénom : Alain
- Surnom :
- Journaliste et auteur.
- Né le 5 juillet 1949 à Paris (75).
- Mort le 12 décembre 1986 à Paris (75)