Transistours

Tours (37) // 03/78 – // Radio

Radio-Transistours
Du côté de l’Association tourangelle pour une information libre et autogérée (A.T.I.L.A.), on n’a pas attendu le 10 mai pour tenter de « libérer les ondes ». C’est en mars 78, en pleine bataille des législatives, qu’un noyau se forme à Tours. Sa sensibilité est d’extrême-gauche : groupe femmes, écologistes, militants politiques… A l’époque, on ne badine pas avec le monopole : la P.J. saisira en février 79, une partie du matériel de Transistours, dans un grenier du boulevard Heurteloup. Une inculpation suivra en mai de la même année. Septembre 79 : on remet ça du côté de la première radio libre du département. Une émission par semaine, tous les vendredis, à 20 h. De l’autre côté, on joue les brouilleurs.
Laborieuse, la gestation de la radio : le Parti socialiste l’accueille pour un soir, dans ses locaux de la rue Lavoisier. Mais les malheurs de Radio-Transistours ne sont pas finis : deux inculpations en septembre 80, une autre en février 81… Passe la gauche : avec les moyens du bord, Transistours va, de mai à décembre derniers, émettre une fois par semaine (le vendredi, de 19 h à 22 h). La qualité ne suit pas. Et les gens d’A.T.I.L.A. décident d’arrêter : pour des questions de matériel et d’équipe. Aujourd’hui, au 43 de la rue Lamartine, à la Maison des associations, on veut croire au redémarrage, au bon. Des cartes d’auditeurs ont rapporté environ 3.000 F. Le matériel a coûté entre 25.000 et 30.000 F. Depuis le 7 mars, une bande sans Fin passe sur 93,8 MHz : « un appel au peuple », disent les responsables de Radio-Transistours. Lesquels, quatre ans après leurs premiers balbutiements, ne veulent entendre parler à aucun prix de publicité : « contraire à notre idéologie de la chose, à tout ce à quoi nous croyons. On préfère crever la gueule ouverte que d’y avoir recours… ».
Clair et net.

Pierre Imbert N.R. du 30/03/1982