Foutre

Affiche 40-60 imprimée

Tours (37) // 1979 – 198? // Punk-rock

Acte I Le Foute 1er Mouture 1979 et quart venait de sonner à l’horloge de la place Jean Jaures et comme d’habitude pour un vendredi soir nous avions le choix entre 3 possibilités : aller à un concert de Gérard Blanchard dans une cave perdue de Vouvray ou d’ailleurs, écouter Jagu et nounours au bar de la bibliothèque, enfilant de longues litanies de solos interminables ou finir comme d’habitude au commissariat dans une cellule de dégrisement dans l’attente que Bec d’aigle veuille bien nous laisser ressortir.

J’oubliais une quatrième possibilité : dépenser notre argent au bar du longchamp où nous pouvions voir Tambourine dans son falzar en peau de rideaux, battre le record du monde du plus long vidage de vessie et écouter les zicos de Tours discutant des avantages du mode mixolydien tout en s’appelant le good ou bien la star ou bien encore je ne sais quoi, petite réplique d’un Keith Richard de préfecture. En un mot comme en mille on se faisait chier ……. et puis ça nous ait tombé dessus comme une prime du pôle emploi pour la chandeleur, un raz de marée, une bombe à ultrasons : le Mouvement punk arrive les gars. Eux qui avaient réussi à nous persuader que pour faire de la musique il fallait 10 ans d’études et que d’ailleurs valait mieux laisser ça aux pros ( ce qu’ils affirment toujours ), des petits rosbifs nous prouvaient que l’on pouvait faire du rock avec un doigt et un accord.Respiration, création, réunion, révolte, vite, vite et après un voyage à Londres c’était décidé : fallait qu’ça bouge.Dans toute cette bande de théoriciens du fa Bémol du sphincter de regarde comme j’suis beau quand je joue de la guitare, il y avait un ancien tambour de la musique militaire, devenu batteur et pas des moindres, Michel bruneau c’était son nom. Un vrai petit bouledogue adepte du coup de boule et du reste. C’était parti : Fred Limouzin à la basse, Michel à la batterie, Jean-chris à la guitare, restait à trouver un chanteur. Ce qui fut fait en la personne de jean-yves, le frère du guitariste.Fallait Maintenant un lieu. Jacques Béchy (qui a bien voulu arrêter le frisbee ), nous a offert le gîte et le son, avant de devenir et pour toujours le 5eme élément, l’ingé son. Quatre morceaux plus tard commencent les concerts ( suffisait de jouer 3 fois les quatre morceaux pour faire 3 passages), le golf Drouot ( une des dernières soirée chez leproux). Les collègues que l’on découvre : PP Novo ( Doc Pilot) et surtout les fans qui deviennent des potes : Laurent et son cassette dans une main et caisse de Jeanlain dans l’autre. Les Pivards (Attention les secousses ), Bruno Laroche le garde du corps , Jean-bat toujours présent, Yann, Benoît, François rampant sur scène costumé en Hitler, Bruno ( de rock and Road Production ), François mon futur ex beau frère et… tous ceux que j’oublie.Premier coup D’arrêt à la maison du même nom pour le guitariste,( une histoire qui ne vaudrait maintenant qu’une garde à vue de 2 heures et encore !!! ).Enchaînement, Fred décide de quitter le groupe pour aller en suisse faire l’électron libre et accélérant trop fort dans un virage plante sa DS dans un ravin. Restant 2 jours coincé sous le toit de sa caisse avant d’être secouru, il ne peut lutter contre la gangrène qui s’est installé dans son corps, et tire sa révérence lors de la troisième opération. Lors de l’enterrement nous suivions le cercueil Bruno et moi lorsque qu’un vélomoteur nous double :  » c’est bien la 1er fois que fred se fait doubler par une meule  » balance Bruno. crise de rire…. Nerveux. Et puis ça continu, Michel, en pleine déprime se gave de médocs mais son corps fragile rend les armes et nous les larmes. Droite Gauche, Jean-yves et moi sommes KO. Mais nous n’étions pas seul. Nous avions l’impression que le groupe existait toujours alors il fallait bien trouver de nouvelles énergies. Et après quelques tâtonnements et quelques essais :Fayot à la basse, Daniel Jamet ( La mano ) nous donnant un coup de paluche, Claude Prioux dit Claudius à la batterie, maintenant décédé lui aussi malheureusement, Pascal Gouyé à la batterie, courant tout nu dans les rues de Paris pour échapper à un patron d’hôtel énervé et finissant à Saint-Anne, nous allions enfin trouver la stabilité pour former la deuxième mouture.Acte II Le Foute 2eme Mouturece fut la période la plus longue de Foutre : de 82 à 86 et aussi la plus féconde. La plus connue aussi:Bruno Pivard à la batterie ( attention les secousses) , digne élève de Michel et jouant sur sa batterie que j’avais récupéré. Bunny à la basse que nous avions emprunté à Raticide et bien sur les frangins Pineau. Et Jacques Béchy Toujours au son.Avec cette fois de temps en temps un agent tel Daniel l’escargot Thognard , qui nous avais dit merci au lieu de bonjour lors de notre première rencontre. Toujours Laurent, notre mémoire vivante et notre fournisseur officiel de Jeanlain et un public de plus en plus fournit et fidèle. Il y eu de grands moments, comme cette tournée mondiale de la rue du commerce: le Balto, le moulin du Longchamps.

Le concert à l’Amphi avec les béruriers Noirs

Avec les Oberkampf ,et d’autres encore.

Et puis comme tout à une fin, Foutre aussi a eu la sienne, je me rappelle c’était au moment ou Fernandez marquait son penalty contre le Brésil , qualifiant la France pour les demi-finales de la coupe du monde de foot au Mexique. Nous avions refusé une date pour être devant nos écrans. Une fin à la mesure de notre innocence ( ou de notre connerie ). Dans ces années là Foutre a été assez présent pour devenir pour beaucoup de tourangeaux un repère dans leur jeunesse. C’est peut-être ce qui explique que 30 ans après on en parle encore et que ce disque est attendue avec beaucoup de Joie et d’impatience.